Il existe des milliers d’images joyeuses de la libération de la France en 1944. Mais parmi les images réjouissantes, il y en a aussi des images choquantes. Celles-ci montrent le sort des femmes accusées de « collaboration horizontale ». Il est impossible d’oublier l’image de la Madone déchue de Robert Capa, une jeune femme au crâne rasé, berçant son bébé, implicitement le résultat d’une relation avec un soldat allemand.
En 1942, l’Allemagne dominait la majeure partie de l’Europe. La Grande Allemagne s’est agrandie aux dépens de ses voisins. Ils étaient là et, comme les soldats de toutes les armées de toutes les périodes de l’histoire, dès qu’ils se sont sentis à l’aise, ils ont commencé à rechercher des femmes. Et comme toujours en période d’occupation militaire, il y avait des femmes.
La punition consistant à raser la tête d’une femme avait des origines bibliques. En Europe, la pratique remonte au Moyen Âge, avec les Wisigoths. Au Moyen Âge, cette marque de honte, dépouillant une femme de ce qui était censé être son trait le plus séduisant, était communément une punition pour adultère. Le rasage de la tête des femmes en guise de représailles et d’humiliation a été réintroduit au XXe siècle. Après l’occupation de la Rhénanie par les troupes françaises en 1923, les femmes allemandes qui entretenaient des relations avec elles subirent le même sort. Et pendant la Seconde Guerre mondiale, l’État nazi a ordonné que les femmes allemandes accusées de coucher avec des non-aryens ou des prisonniers étrangers employés dans des fermes soient également punies publiquement de cette manière.
Des soldats allemands échangent leurs vêtements avec leurs copines. Ces uniformes vont vraiment très bien à ces Françaises !
Collaborateur
Un autre collaborateur, quelque part en France. Trouvé sur un prisonnier de guerre allemand.
Personne ne semble savoir d’où vient cette photo. Il représente une jeune femme en uniforme d’officier (Untersturmführer). Les femmes ne pouvaient rejoindre les unités SS que comme auxiliaires et ne portaient certainement pas d’uniforme d’officier SS.
Soldat de la Wehrmacht en repos passant une journée à la piscine avec sa petite amie.
Une française fiancée à un soldat allemand le suit dans l’enceinte de la prison après sa capture près d’Orléans par les forces américaines. Cela devait se passer vers août 1944. Elle était sans aucun doute plus en sécurité là-bas avec lui que dans la rue, sujette aux abus des partisans.
Cette Française n’a pas l’air de souffrir, ni celles du fond.
Une Française s’ébattant avec des membres des SS d’Hitler dans les bars et cabarets.
Les membres de l’escouade spéciale collaborationniste norvégienne Lola (Sonderabteilung Lola), dont la mission était d’infiltrer la résistance norvégienne, sont jugés après la guerre. Le moral semble être élevé, ce qui indique le niveau d’insensibilité de ces criminels de guerre endurcis. Lola travaillait sous les ordres des SS/SD ; plusieurs centaines de Norvégiens ont été torturés et Lola aurait tué plus de 80 personnes. Dix accusés, tous des hommes, ont été reconnus coupables et abattus. Les autres (les femmes) ont été condamnées à de longues peines de prison.
Une « collaboratrice » nazi : une Française dont la tête a été rasée après la libération, en guise de punition pour une relation sexuelle continue avec un soldat nazi pendant l’occupation de la France.
Collaboratrice française se faisant raser le crâne lors de la Libération de Marseille. Certains spectateurs semblent plutôt amusés.
Les femmes qui fréquentaient les Allemands pendant l’occupation sont conduites dans les rues de Cherbourg par des membres de la résistance française. Leur tête a été rasée afin de les humilier. Les avantages de coucher avec des hommes SS étaient des rations supplémentaires ou une nourriture de qualité, l’accès à des produits de luxe interdits tels que des parfums et des bas et l’absence de certaines restrictions. L’inconvénient, vu par leurs contemporains qui les ont ensuite abattus, ostracisés et humiliés, était la complicité – ou peut-être même la connaissance – de l’enfer et du massacre des camps de concentration.
Si l’on se fie strictement à leur tenue vestimentaire et à leurs postures, dirons-nous, provocantes, il s’agissait peut-être de filles qui travaillaient. Les faire défiler ainsi peut sembler un peu exagéré pour le public d’aujourd’hui, mais à l’époque, cette image aurait évoqué des sentiments de victoire et de juste représailles. Certains voulaient probablement qu’ils soient abattus d’une manière incontrôlable.
Une collaboratrice française et son bébé, dont le père est allemand, rentrent chez elle suivis par une foule de citadins moqueurs après s’être fait raser la tête après la prise de Chartres par les Alliés, en août 1944. Il semble qu’elle croise des femmes qui connu un sort similaire. Photo de Robert Capa.
Dans les rues de Brignoles, des Français en colère réprimandent publiquement une femme soupçonnée d’avoir collaboré avec les Allemands. Les femmes étaient souvent les plus en colère contre les autres femmes qui collaboraient.
Des résistants français à Cherbourg tondent les cheveux des femmes qui ont collaboré avec les Allemands pendant l’occupation.
Une femme au crâne rasé, accusée de collaboration avec les Allemands pendant l’occupation allemande de la France, est emmenée par un membre de la Résistance française dans une rue de Chartres après la libération de la ville. Août 1944.
Collaborateurs accusés photographiés après avoir été punis par la résistance française. Curieusement, la résistance a puni les collaborateurs de la même manière que quelques années plus tôt, le parti nazi avait utilisé contre les auteurs de « crimes raciaux » (c’est-à-dire avoir des relations sexuelles avec les mauvaises personnes) en Allemagne et en Autriche.
Des résistants français conduisent deux femmes accusées d’être des sympathisantes allemandes à la prison locale, où leur tête sera rasée en guise de punition pour collaboration. Remarquez comment ils touchent leurs mèches qui seront bientôt tondues. 29 août 1944.
Une Française accusée d’avoir couché avec des Allemands se fait raser la tête par des voisins dans un village près de Marseille. Notez la grande foule de partisans.
Dans le village normand de Liesville, des patriotes français en colère s’emparent de Juliette Audiève, soupçonnée d’avoir été une collaboratrice des Allemands. Il semble que les deux dames qui se tiennent à côté soient également des partisanes.
Quelques instants plus tard, les deux patriotes français tentent de couper les cheveux de Juliette Audieuve en guise de punition pour sa collaboration avec les forces allemandes occupant la France pendant la Seconde Guerre mondiale, Liesville, France, 1944.