Les photos d’Eugène Atget capturent l’âme disparue du Vieux Paris, juste avant que la modernisation ne transforme radicalement la ville. Commencées à la fin des années 1880, ses études destinées aux peintres, architectes et scénographes se transforment en une véritable quête personnelle en 1898, lorsqu’il décide d’immortaliser Paris avec une caméra grand format, dévoilant chaque détail avec une précision époustouflante.
Pavé de rue, 1899.
Ses images, souvent prises à l’aube, baignent dans une lumière douce et révèlent des panoramas larges, créant une sensation d’espace et une atmosphère unique. Cette époque coïncide avec l’haussmannisation, dirigée par le baron Haussmann, qui voit les quartiers médiévaux remplacés par des avenues et des parcs modernes, suscitant ainsi une nostalgie et un regain d’intérêt pour le Vieux Paris du XVIIIe siècle.
Atget, profondément attaché à cette époque révolue, devient un spécialiste des vues du Vieux Paris, comme en témoigne sa carte de visite : « E. Atget, créateur et fournisseur d’une Collection de vues photographiques du Vieux Paris ». Après avoir pris ses photos, il les développait minutieusement, les classait et les imprimait sur des papiers d’impression présensibilisés, sans jamais utiliser d’agrandisseur, conservant ainsi la taille originale de ses négatifs.
Ramasseur de chiffons, 1899.
Pendant la Première Guerre mondiale, Atget met temporairement ses archives à l’abri et ralentit sa production photographique. Après la guerre, financièrement indépendant grâce à la vente de milliers de ses négatifs à des institutions, il se consacre à photographier les parcs de Versailles, Saint-Cloud et Sceaux, et réalise une série fascinante sur les prostituées.
Eugénie Buffet, vers 1920.
En 1925, Berenice Abbott découvre son travail alors qu’elle travaille avec Man Ray et devient sa plus grande promotrice, réussissant à préserver et transférer ses archives au Musée d’Art Moderne de New York en 1968. Atget meurt en 1927, laissant derrière lui une œuvre qui influencera les surréalistes et plusieurs générations de photographes américains, dont Walker Evans et Lee Friedlander.
La Villette, travailleuse du sexe en 1921.
Ansel Adams dira en 1931 : « Les tirages d’Atget sont des enregistrements directs et émotionnellement purs d’une perception rare et subtile, et représentent peut-être la première expression du véritable art photographique. » Son héritage, conservé dans les collections du Musée d’Art Moderne, continue d’inspirer et de captiver les amateurs de photographie du monde entier.
La Villette, rue Asselin, une travailleuse du sexe en poste devant sa porte, 1921.
Trois femmes devant une porte de la rue Asselin, 1924.
Hôtel de Montmorency – Rue de Montmorency 5, 1900.
Marchand d’abat-jour, rue Lepic, 1900.
Saint-Lazare – Fbg. Saint-Denis 107, 1900.
Cour de Rouen – boulevard Saint-Germain, vers 1900.
Hôtel de Charost – Pauline Borghèse – Ambassade d’Angleterre 39 Fbg. Saint-Honoré, 1901.
La rue Beaubourg, 1901.
Maison de Benjamin Franklin – rue de Penthièvre 26 , 1901.
Parc Monceau, 1901-02.
Parc Monceau, 1901-02.
Une pièce du Vieux-Vanves, 1901.
Au Griffon – 39 quai de l’Horloge, 1902.
Au soleil d’or – place de l’Écoles, 1902.
Au Port Salut – Cabaret Rue des Fosses Saint-Jacques, 1903.
Fontaine des Innocents, 1903.
Le Perreux-Tour de Marne, 1903.
Les Bords de Marne au Perreux (Seine), 1903.
Boutique art nouveau, 45 rue st. Augustin, 1904-05.
Hôtel Thiroux de Montsange Rue de la Boétie 111, 1905.
Passage Molière Vue prise de la rue Saint-Marti, 1906.
Coin de la rue Vauvieliers et Berger 15 et 13, 1907.
Cour 15, rue Tiquetonne, 1907.
Hôtel des Abbés de Royaumont 4 rue du Jour, 1907.
Maison d’André Chénier en 1793 – 97 rue de Cléry, 1907.
Porte de Ménilmontant – glacis de fortifications Guinguette, 1907.
Restes de l’hôtel Saint-Chaumont 226 Rue Saint-Denis, 1907.
Rue de Viarmes côté de la rue Vannes, 1907.
Rue Guérin Boisseau 186 RS Denis, 1907.
Rue Saint-Honoré, 1907.
5 Rue Grenier Saint-Lazare passe dans le quartier – pour au ancien Hôtel Buffon, 1908.
Au Bourdon d’or 93 rue Saint-Honoré, 1908.
Au Tambour, 63 quai de la Tournelle, 1908.
Coin Église Saint-Nicolas des Champs Rue Cunin Gridaine, 1908.
Cour de Rouen – passage du Commerce, 1908.
Entrée du Passage Molière 157 Rue Saint-Martin, 1908.
Hôtel 4 Rue Grenier Saint-Lazare, 1908.
Hôtel 5 Rue Grenier Saint-Lazare, 1908.
Hôtel 34 rue des Bourdonnais, 1908.
Hôtel de Montmorency – 5 rue de Montmorency, 1908.
Hôtel de Montmorency – 5 rue de Montmorency, 1908.
Hôtel Lenois de Mézières payeur des rentes 19 Rue Michel le conte, 1908.
Hôtel Lenois de Mézières payeur des rentes 19 Rue Michel le conte, 1908.
Hôtel Louis XV – 192 rue Saint-Martin, 1908.
La rue Quincampoix, 1908.
Brocanteur 38 rue Descartes, 1909.
Maison de Rapport du Couvent Saint-Lazare – 105 Fbg. Saint-Denis, 1909.
Un Coin Rue St. Médard au N° 11, 1909.