Paris au XIXe siècle était aussi célèbre pour ses odeurs nauséabondes que pour ses émeutes révolutionnaires. Les rues étaient jonchées d’ordures et de crottin de cheval, et les passants se soulageaient souvent en plein air.
Pour y remédier, le préfet de la ville, Rambuteau, a ordonné la construction d’urinoirs publics. Ces structures cylindriques, connues sous le nom de « colonnes Rambuteau », permettaient aux hommes de Paris d’uriner en toute discrétion. Ouvertes côté rue, mais richement décorées de l’autre côté, elles offraient une solution pratique malgré leur manque d’intimité.
Rambuteau, désireux de ne pas associer son nom à ces urinoirs, proposa de les appeler « vespasiennes », en hommage à l’empereur romain Vespasien, qui avait imposé une taxe sur l’urine collectée pour le tannage des cuirs. Ce terme, « vespasiennes », devint le nom courant des urinoirs dans le monde francophone, contrairement à « pissoir », utilisé dans d’autres pays.
Bien que ces urinoirs n’offrent pas une grande intimité, ils cachaient au moins le torse des utilisateurs, préservant ainsi la pudeur des passants. Grâce à cette initiative, les rues de Paris furent progressivement débarrassées de l’odeur d’urine et du désordre qu’elle provoquait.
Pissoir aux Halles Centrales, 1875.
Pissoir aux Halles Centrales, 1875.