Alors que la Première Guerre mondiale fait rage sur le front occidental en 1915, un type de bataille différent se déroule chaque dimanche dans un quartier parisien. L’armée de la rue Greneta – une bande d’enfants – avait attiré l’attention d’un photographe local, Léon Gimpel. Le gang hétéroclite se réunissait régulièrement pour reconstituer les batailles dont ils avaient entendu parler dans toute l’Europe.
L’aviateur Pépéte vient d’abattre un taube avec sa mitrailleuse. Paris, 19 septembre 1915.
Gimpel fut charmé par ces enfants et connut bien chacun d’eux : le « chef », l’aîné de la garnison ; son ami, enrôlé pour jouer le rôle peu enviable du Boche ; et Pépète, qui était « petit, un peu déformé, un peu scrofuleux, ressemblant un peu à un gnome » mais qui jouait néanmoins le rôle d’un as de l’aviateur. À la fin de chaque séance, Gimpel récompensait les troupes avec du sucre d’orge, ce qui faisait crier tous d’une seule voix : « Vive la photographie ! Léon Gimpel était à Strasbourg en 1873. Il était le plus jeune fils de quatre enfants, né dans une famille juive alsacienne qui a fui vers Paris après que l’Allemagne a repris l’Alsace en 1870.
Gimpel a travaillé pour l’entreprise de tissus familiale, dirigée par son frère aîné Eugène. En 1897, son intérêt pour la photographie s’éveilla lorsqu’il acquiert un appareil photo de détective Kodak. Il l’échangea bientôt contre un Spido Gaumont, ce qui lui permit une plus grande liberté de création. En 1900, il travaillait prodigieusement, documentant l’Exposition universelle de 1900 à Paris. Dès 1904, son travail était publié régulièrement dans les revues La Vie au Grand Air , La Vie Illustrée et L’Illustration .
« L’Armée de la Rue Greneta », des décorations militaires sont décernées aux troupes. Paris, 22 août 1915.
Le célèbre aviateur Pépéte triomphe devant sa victime. Paris, 19 septembre 1915.
Un « taube » est repéré ; un 75 français est immédiatement mis en batterie tandis que « Pépéte », l’aviateur, se prépare à la poursuite. Paris, 19 septembre 1915.
Défendre une maison, rue Dussoubs. Paris, 5 septembre 1915.
KAMARADE ! KAMARADE ! PAS KAPUT ! Paris, 12 septembre 1915.
Défendre un lampadaire. Paris, 12 septembre 1915.
Interroger un prisonnier. Paris, 19 septembre 1915.
Les troupes profitent d’un repos bien mérité, tout en savourant les sucettes au sucre d’orge fournies par le photographe. Paris, 5 septembre 1915.
Exécuter un Jerry… avec un French 75 ! Paris, 29 août 1915.